La deuxième journée du Festival international de Carthage s’est ouverte avec le chanteur libanais Wael Kfoury. Dans ce cadre historique, le « Roi de la romance», dont les ballades ont touché les cœurs, a créé une atmosphère intimiste, faisant vibrer l’auditoire avec ses mélodies.
Entre débats sur les réseaux et longues files d’attente
Depuis l’annonce officielle du programme de la 58e édition du festival, la présence de Wael Kfoury a immédiatement provoqué les réactions ravies des fans, surtout que son dernier concert à Carthage remonte à 2015, soit neuf ans auparavant. Plusieurs milliers de spectateurs sont venus voir et entendre ses plus grands tubes. Générant une affluence qui se compte en milliers de personnes, les longues files d’attente se sont prolongées jusqu’au parking, Le public, en majorité féminin, présent cinq heures avant le spectacle, a confirmé la popularité exceptionnelle de la star libanaise et l’attrait des mélodies orientales comme genre musical. Pour ce concert à guichets fermés, les tickets d’entrée, déjà mis à un prix élevé de 90 d pour les gradins, ont atteint la somme de 200 d et même plus au marché noir.
Pourtant, sa présence a créé le débat sur les réseaux sociaux. La raison ? Il est souvent comparé à son compatriote Ragheb Alama dont le dernier concert, il y a moins d’un mois, a scandalisé la toile. Des attitudes qui ont suscité la controverse ne sont nullement acceptées sur ce même théâtre romain qui abrite depuis 1964 l’un des festivals arabes, africains et internationaux les plus réputés et qui a vu se produire de grands noms de la chanson tunisienne, arabe et occidentale. Si Ragheb Alama se prend pour un Don Juan et multiplie les scènes provocantes lors de ses spectacles, la prestation de Wael Kfoury a été plus consensuelle. De quoi rassurer les amateurs de bonne musique et les critiques.
Il n’a pas chanté en playback cette fois
Après 9 ans d’absence, Wael Kfoury a été égal à lui-même : souriant, sympathique et chaleureux avec le public. Avec quelques mawals, des airs libres et des parenthèses indispensables et nécessaires pour interagir avec ses fans, il prouve qu’il a bien chanté en direct cette fois.
En effet, la star a été accusée lors de son concert de 2015 à Carthage de prétendre chanter alors qu’il s’agissait en réalité d’un préenregistrement. Les fans ont été nombreux à décrier cette pratique. Il a également essuyé de nombreuses critiques dans d’autres spectacles suite à son manque de souffle en direct, contrairement aux morceaux enregistrés. Mais qui a dit qu’il fallait une voix pour trouver sa voie dans le monde de la musique? Il faut toujours garder en tête que ce genre de concerts n’est pas seulement synonyme de “chant” mais également de “divertissement”.
Le spectacle a offert un condensé du parcours artistique de plus de 25 ans de la vedette de la chanson arabe Wael Kfoury. Avec 19 albums et un énorme bouquet de succès et tubes restés à ce jour indémodables, ses mélodies accrocheuses et ses textes délicats continuent à séduire des générations entières et à donner de la joie.
Après une chanson dédiée à la Tunisie et quelques phrases en dialecte tunisien pour accueillir le public, les ballades romantiques et les chansons rythmées se sont succédé. Pour ce concert qui a été diffusé en direct sur la chaine de télévision Al Watania, on retrouve une liste parfaitement conçue avec les incontournables «Min Habibi ana» interprétée en 1995 avec Nawel Zoghbi, «Gann al Hawa» ou encore « Law Hobna Ghalta». Une expérience musicale captivante pour son public par ce medley acoustique avant de poursuivre avec des airs plus décontractés. Les spectateurs ont reconnu chaque chanson dès les toutes premières notes. Ils ont accompagné la star en chorale, connaissant par cœur tous les refrains et les couplés. Compte tenu de la performance scénique globale de Wael Kfoury, ses compétences et son talent, cette prestation tant attendue témoigne encore de l’amour inconditionnel de ses fans.
Loin d’être un show de grande envergure, il a réussi à transmettre des émotions. Et c’est ce que garderont en mémoire tous ceux qui ont effectué le déplacement.
La musique sera encore présente dans toutes ses harmonies durant le Festival International de Carthage. Le bal a été ouvert par Lotfi Bouchnak et la clôture sera assurée le 17 août par Assala Nasri.